On n’est jamais si bien adulée que par soi-même, vous connaissez le dicton. Lors de la publication de mon dernier billet vous fûtes une minorité à me féliciter, je vais donc vous faire la démonstration que moi, Maeva, je ressens avant tout le monde les avanies de ce dernier et c’est pourquoi ma plume se plante là où ça fait mal, comme aurait dit le grand journaliste Albert Londres, lequel était de la même nationalité qu’Anatole France…
Rappel : je vous avais fait part de mon agacement d’entendre sur les plateaux des radios ou télés les gloussements contraints et forcés des personnes présentes (qu’elles participent à l’émission ou qu’elles soient recrutées comme faire-valoir), glousser dis-je dès qu’un participant lance une blague qui ne ferait rire personne si, artificiellement, la « claque » ne poussait des « oh ! oh ! oh ! » et des « ah ! ah ! ah ! » et autres onomatopées.
Mon billet avait été publié le 22 novembre sur mon blog (article) et peu après sur PPM, le magazine qui décoiffe même les chauves.
crédit illustration : d'après "Bonne Année" vu par Wingz pour l’Echo du Mardi
Le croirez-vous (forcément puisque vous pourrez vérifier) : le 26 novembre, le très sérieux quotidien Le Monde (à part des caricatures célèbres, les articles, eux, n’ont jamais fait rire quiconque) publiait un article de la journaliste Hélène Bekmézian intitulé : « J’ai infiltré le public des émissions de télé : ‘Si c’est drôle, riez, et si ce n’est pas drôle… riez quand même !’ ».
Conclusion immédiate : une journaliste du Monde a été obligée de se livrer à une « opération d’espionnage » pour arriver à exprimer la même chose que moi avec mon sens inné de l’observation. Mieux encore, je vous livre le chapeau de l’article que vous allez croire rédigé par votre « servitrice » [1] :
Des « Oooh ! », des « Aaah ! », des rires, des applaudissements sur commande. Derrière les candidats ou les invités des émissions de télé est massé un public recruté et encadré par des sociétés spécialisées.
Chaque jour, la télévision a besoin de centaines de volontaires pour donner un peu de chaleur à ces programmes, faire entendre des applaudissements, des rires, des « Oooh ! », des « Aaah ! ». C’est une véritable industrie derrière l’industrie, avec ses habitués, ses chauffeurs de salle et ses nombreuses agences d’événementiel qui organisent et accueillent le public.
Allons plus loin. Pour que vous soyez parfaitement informé(e) des dérives du monde en général, vous le serez sur mon blog beaucoup mieux que sur des médias auxquels il faut s’abonner pour s’adonner à la réflexion (avec ou sans génuflexion). Mon papy m’amuse toujours quand il me dit que, si au cours de sa carrière, il fut contraint de se « plier » aux exigences de sa hiérarchie, maintenant, plus personne ne peut exiger de sa part quelque génuflexion que ce soit, tant ses articulations ont perdu de souplesse.
Même s’il vivait dans l’Empire du Milieu, personne ne saurait s’échiner [2] à exiger de lui une révérence.
Alors, tandis que se profile la nouvelle année, Maeva va [3] vous livrer ses analyses du monde de demain.
Les météorologues vous expliqueront que, quand il pleut, cela ne remplira pas forcément les nappes phréatiques, mais que quand il ne pleut pas, cela fera baisser leur niveau (et ne parlons pas du niveau intellectuel).
Les pédagogues, justement, vous expliqueront que pour relever le niveau de nos élèves, il serait peut-être souhaitable que le niveau de diplômes des enseignants fût moins exigeant. N’importe qui aurait deviné que pour enseigner en maternelle, un Master d’anthropologie ou de serbo-croate ne serait pas d’un secours majeur. Le ministre Attal s’attèle à la tâche dans l’espoir qu’on lui édifiât un jour une stèle. On verra en 2027 si ses propres connaissances en calcul pourront s’additionner dans les urnes grâce à des électeurs venus d’horizons différents. Les politologues considèrent généralement que, pour être élu, il faut des voix.
Les politologues, justement, vous expliqueront que des partis de gauche feront souvent des politiques de droite et que les partis de droite feront souvent une politique d’extrême-droite. C’est pourquoi ils redoutent une prise du pouvoir par l’extrême-droite, car celle-ci risque de pratiquer une politique « échevelée » comme celle du nouveau président argentin (qui cherche désespérément à trouver de l’argent).
Les criminologues vous expliqueront que si le crime ne paie pas, la vertu non plus.
Les cancérologues vous expliqueront que pour éviter (entre autres) les cancers du poumon, du foie et de la vessie, il faudrait arrêter de fumer et de boire (de l’alcool…), mais vous ne les écouterez que lorsqu’il sera trop tard.
Les ministres de la santé de tous les pays du monde vous rabattront les oreilles de conseils pour bien manger tandis que leurs gouvernements ne mettront pas d’obstacles à l’ouverture de temples de la malbouffe. À contempler les files devant la dernière trouvaille des destructeurs de la culture polynésienne et de la prévention, on peut affirmer que le trou de la CPS ne se comblera pas dans les deux décennies à venir. Ah ! les beaux discours sur les pratiques ancestrales ! On aurait pu penser que, plutôt de pérorer sur le blanchiment du Fenua, les militants des partis qui se prétendent défenseurs de l’identité Ma’ohi, seraient partis combattre l’entrée du Fenua en obésité généralisée. Mais non, ils y succombent aussi !
Les handicapés et les mères de famille avec leurs poussettes vous assureront que ce ne sera pas en 2024 qu’ils pourront circuler sur les trottoirs de Papeete, ces fameux trottoirs du tiers-monde où seuls les mégots et les chewing-gums bouchent les trous.
Donald Trump vous expliquera que, s’il est élu en novembre prochain, il commandera des hectolitres d’eau de javel pour soigner tous les maux du monde et éliminer les démocrates, les wokistes, les terroristes, les universitaires des grandes institutions qui ont fait la réputation de son pays, les migrants non désirés et bien sûr toute nouvelle pandémie. Il n’arrêtera pas de promettre : « Make America great again ».
Vladimir Poutine qui sera automatiquement réélu à la tête de son pays proclamera : « Сделать Россию великой нацией, какой она была ». La traduction est-elle nécessaire ? [4]
Les sophrologues vous expliqueront comment vous devez trouver le bonheur qu’ils cherchent toujours pour eux.
Les Églises expliqueront que tous les malheurs du monde viennent du péché, mais que s’il arrivait que des ecclésiastiques pratiquassent de manière crasse le péché, c’est parce que ce ne sont que des hommes. Nuance toutefois, les Églises qui ont des ministres femmes rappelleront qu’elles ne sont que les descendantes d’Ève, née tellement pauvre qu’elle n’avait rien à se mettre sous l’Adam qu’une pomme chapardée sur le bord de la route et rien à se mettre sur le dos (et pas seulement) pour calmer l’ardent.
Maeva vous souhaite tout le bonheur du monde, sincèrement et sans illusion ! On en reparlera fin 2024 !
L’intelligence superficielle apporte toujours un précieux secours à Maeva pour célébrer ses louanges ou en rajouter sur son ironie.
[1] Incorrigible féministe, Maeva a voulu féminiser le mot serviteur alors qu’il existait déjà : servante ! Vous pensez bien que Maeva ne pouvait se faire passer pour une femme de chambre ! Mais finalement « servitrice » est-ce un vrai progrès ? Bien sûr, « serviteuse » n’eut pas été un meilleur choix. Alors va pour « servitrice » !
[2] Ô puissance de l’humour de Maeva ! Et en plus, accessible à tout un pékin ! Maeva m’a précisé qu’un autre verbe mériterait d’être apprécié en la circonstance : s’éreinter (il y a longtemps que son papy ne peut plus s’éreinter depuis que ses reins n’ont plus que la fonction diurétique… et encore !).
[3] Maeva va ! Franchement, Maeva, tu devrais soigner ton style !
[4] Maeva, par respect pour ton lectorat, tu pourrais faire un effort. Je traduis donc : « Faisons de la Russie une nation débordante sur ses voisins ». Traduction non certifiée.
"Attal s’attèle à la tâche dans l’espoir qu’on lui édifiât..." Concordance des temps, SVP !
"Attal s’attèle à la tâche dans l’espoir qu’on lui édifie..."
"Attal s’attelait à la tâche dans l’espoir qu’on lui édifiât..."
Enfin, Maeva ! Vrémont !