
Vous connaissez ces adages (ces formules qui émanent de la « sagesse » populaire
dit-on) comme « ne remet pas à demain ce que tu peux faire la semaine prochaine »
ou « aux grands mots, les onomatopées (1) » ou « l’amour rend aveugle, le PACS
éborgne » ou encore « les petits rus font les grandes sécheresses »…
En matière politique, on en connaît un rayon. « Un homme politique, c’est comme
les tiroirs d’une armoire, plus ils sont hauts placés (2) , moins ils servent ». « Deux
hommes politiques ça va, trois, bonjour les dégâts » (3) . Georges Clémenceau disait :
« quand je veux enterrer un problème, je crée une commission ». Justement, cela
m’amène à ce triste constat que face aux problèmes, les responsables politiques (si
les femmes sont plus nombreuses dans cette catégorie, cela ira-t-il mieux ?)
choisissent la fuite, comme s’ils n’avaient été élus que pour gérer les « jours
heureux »… mais ces derniers sont sans doute derrière nous !
Il se dit que Jacques Chirac avait pour mentor le médecin Henri Queuille (1884-
1970) célèbre homme politique corrézien qui fut un impressionnant nombre de fois
ministre et trois fois président du Conseil (l’équivalent de Premier ministre sous la
Quatrième République). L’Histoire a été cruelle envers ce héros des deux guerres
mondiales qui avait à son actif bien des réalisations (dans l’agriculture notamment),
mais on a simplement retenu de lui qu’il symbolisait l’inefficacité de la Quatrième
République. Il faut dire qu’on lui attribue – à raison semble-t-il – des formules
jubilatoires :
- « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent »
- « Quand vous êtes embêtés, embrouillez tout »
- « Il n’est pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par
résoudre ».
Cette dernière citation me plaît beaucoup et me rappelle ce que disait mon papy :
« avant l’heure, c’est pas l’heure et après l’heure, c’est pas la peine ». Moi, j’en ai une
autre : « il n’est jamais trop tard pour ne rien faire », formule qui caractérise souvent
la vie politique d’ici ou d’ailleurs.
Des exemples ? On annonce qu’on va lutter contre la pollution des véhicules, mais
la mise en place des contrôles techniques ne voit jamais le jour. On va lutter contre
le réchauffement climatique, mais on maintient des pubs pour les véhicules les plus
gourmands en carburants (4 ). On va faire de la prévention contre le diabète et
l’obésité, mais on laisse s’ouvrir de nouveaux établissements spécialisés dans la
malbouffe. On va lutter contre le colonialisme, mais on n’entend pas un mot sur ce
qui se passe à Hong Kong, Macao ou au Tibet. On va éradiquer le fléau des chiens
errants (et pas qu’eux), mais les propriétaires de molosses continuent à proclamer
que « leurs bébés » sont sous contrôle, avis que ne partagent pas les mollets des
touristes et… des natifs.
Un vieux sage du Fenua me dit un jour : « C’est bien, Maeva, tu as des projets ;
parles-en autour de toi, mais ne les mets jamais en œuvre, car alors tu ne pourras
plus dire que tu vas faire ».
Je vais vous faire une confidence. Je vous avais annoncé que j’écrirai pour mon
plaisir et pour le vôtre. Eh ! bien ! Je l’ai fait. Et vous qui m’aviez promis de me lire
et de commenter ? Allez, si vous vous mettez à ma lecture le mois prochain, je ne
vous en voudrai pas d’avoir tardé. Néanmoins, je vous livre un dernier adage : « les
promesses n’engagent que ceux qui les écourtent ».
L’intelligence superficielle qui gère les billets de Maeva précise :
1 Ce qui signifie qu’aux grands discours, il suffit de répondre par « bof ! », « ich ! », « toc ! »…
2 Les hauts placés, c’est comme les placebos…
3 Maeva prétend qu’elle ne vise pas par-là nos trois nouveaux députés, encore qu’elle suggère que
si parmi nos trois représentants, il y avait eu une représentante, elle n’aurait pas cité cet adage.
4 Évidemment puisque le budget du Pays est alimenté par les taxes sur les autos et le carburant.
Plus la voiture est chère, plus le Pays s’enrichit… et peut dépenser dans des secteurs non
indispensables. « Tu vises qui Maeva ? L’APF, le CESCE ? ». Elle ne répond pas. J’en parlerai à
mon cheval.
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