
Bien sûr, je ne lis jamais la presse people [1], sauf nécessité absolue, j’entends par là pour démontrer la stupidité des infos ainsi disséminées.
Sophie Marceau est pour moi l’exemple type de la femme qui a réussi dans le septième art et est demeurée celle pour laquelle le cœur des hommes fait Boom. Elle respire l’intelligence. François Mitterrand ne s’y était pas trompé qui l’emmenait avec lui à l’étranger pour représenter le pays. Bon, il est vrai que Papy m’a expliqué que le vieux président avait peut-être d’autres objectifs, mais qu’en tout état de cause et elle lui aurait dit « cause toujours ».
C’est pourquoi finalement, quand j’ai lu sur internet un titre avec le nom de l’actrice, j’ai voulu savoir de quoi il était question. Sophie, d’après elle, serait sapiosexuelle, un mot que vous ne connaissez sans doute pas, mais que j’avais appris il y a un certain temps [2]. Alors je vais vous donner la définition que vous ne trouverez ni dans le Larousse (qui sème à tout vendre), ni dans le petit Robert (les petits roberts n'empêchent pas la sapiosexualité).
La sapiosexualité [3] qualifierait donc (ou disqualifierait éventuellement) le fait d’être attiré(e) par l’intelligence ou le savoir d’un être de sexe différent ou identique, attirance qui se traduirait par un désir sexuel qui ne tiendrait pas compte de l’aspect physique de l’objet du désir. Dans le célèbre film La vie est un long fleuve tranquille, le très catholique Jean Le Quesnoy disait à sa femme : « vous savez Marielle que vous me faites b… » pour des raisons qui ne tiendraient manifestement qu’à l’intelligence de sa conjointe qu’il voussoyait [4]. Mieux encore, des hommes politiques dont la laideur a fait la réputation [5] ont pu avoir des aventures sexuelles mémorables. Certaines se sont mal terminées jusqu’au parquet. Je n’entends pas par là le revêtement du sol de la chambre où se sont déroulés les ébats, éventuellement après une chute de rein prononcée, mais la Justice saisie contre une main courante (problème que j’avais déjà évoqué dans mon blog).
Je me suis donc posée la question : qu’est-ce qui m’attire chez un homme ? Si j’en dis un peu plus, je vais être catégorisée comme les réseaux sociaux savent le faire. Donc, « botus et mouche cousue » comme diraient les deux Dupond-t.
Naturellement, j’ai voulu savoir ce qui, dans ma personne, attirait les hommes. Je n’en ai pas connu qui m’auraient dit : « T’as d’beaux yeux tu sais ! » ou encore « d’amour mourir, belle Maeva, tes beaux yeux me font »… Si j’ai dû calmer des ardeurs, ce n’était vraisemblablement pas mon intelligence qui les motivait. Vu le vocabulaire de certains dragueurs, la même réflexion s’impose. L’idéal aurait été d’adresser un questionnaire à mes ex-compagnons à ceux qui auraient aimé l’être. Vous conviendrez que c’eût été incongru et que les statistiques seraient faussées par quelque oubli (les météores n’ayant pas imprimé des souvenirs dans mon cerveau).
Je me suis donc contentée d’exprimer mes interrogations devant Nunui désormais mon compagnon attitré et durable. Une précision préalable : Nunui est beau, aussi beau qu’un homme peut l’être à son âge, et ses diplômes témoignent qu’il est plus intelligent que la moyenne des tane que j’ai rencontrés.
Nunui, qui ignore que je suis Maeva Takin [6], n’est pas très prolixe, sur aucun sujet, même si je finis par lui extorquer des réflexions et des analyses qui confortent l’idée que je me fais de lui. Il a ri d’abord, bafouillé un peu, puis il m’a raconté. Nous ne nous connaissions pas encore quand, dans un bistro de la ville, il se trouva attablé près de mes amis avec lesquels je discutais du problème calédonien en monopolisant, il est vrai, la parole. Il m’entendait mais ne me voyait pas. Il prétend que ma voix et mes arguments le subjuguèrent. Quand il se retourna, il éprouva un choc. Il fit tout pour qu’à un moment il put m’aborder. Alors commença notre idylle.
Conclusion me dit Nunui, ton intelligence me subjugua et ton physique m’attira. Quand on rencontre une fille comme toi, on ne peut pas n’être que sapiosexuel…
J’aime mieux vous dire qu’après ces chaudes paroles, nous ne tardâmes pas à passer un chaud moment, mais peu vous chaut sans doute [7].

Reste un constat à propos de certains de mes lecteurs (mâles bien entendu). Que connaissent-ils de mon aspect physique, si ce n’est qu’un vague cliché qui m’a été « volé » de dos, une sorte de flou artistique qui ne préjuge nullement de ce que je suis réellement. Et pourtant ! Pourtant (comme je l’avais déjà évoqué dans un billet Dur, dur d’être blogueuse), je reçois des « invitations » plus ou moins appuyées ne laissant nul doute sur les intentions de ceux qui les formulent. Comme ils ne connaissent presque rien de mon physique, c’est donc que c’est ma plume qui les séduit, la justesse de mes mots, mon style si particulier et le suspens que j’entretiens sur ma personne. Tous ces lecteurs sont donc sapiosexuels. Surtout, ne « consultez » pas, restez ce que vous êtes.
Notes
Plus que jamais, Maeva recourt à l’intelligence superficielle pour générer des notes de bas de page et même critiquer ce qu’elle écrit. C’est la conception que se fait Maeva de la pluralité d’opinions.
[1] Ha’avare Maeva ! Moi qui consulte parfois ton historique, il suffit que je tape les mots polyamour, trouple, bisexualité, décolleté, fantasmes et polyandrie pour constater que tu passes pas mal de temps à te renseigner sur ce qu’ils recèlent de plaisirs et d’interdits. (Ha’avare = menteuse).
[2] Toujours ha’avare, Maeva ! Bien sûr que tu ne connaissais pas le mot avant-hier, mais tu te la pètes toujours devant tes lectrices et lecteurs.
[3] L’origine du mot serait latine : la source de la sexualité serait le savoir du ou de la partenaire (sans exclure un pluriel à ce dernier mot). Sans doute Pierre Perret avait-il annoncé cet aspect des choses il y a bien longtemps quand il chantait : « Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le z… ». La connaissance avant tout !
[4] Dans ces milieux bourgeois réac de la France continentale, vous vous voussoyez où que vous soyez, si vous voyez ce que je veux dire ! J’avais rectifié sur l’ordi de Maeva en écrivant plutôt « il vouvoyait ». Le verbe vouvoyer est quand même plus habituel que voussoyer vous savez, mais Maeva a tenu absolument à utiliser le verbe de l’ancien français pour souligner le caractère ringard de la famille Le Quesnoy dans le film.
[5] Bien sûr, chacune et chacun ont des noms en tête et une grimace au niveau des lèvres, mais Maeva s’est refusée à donner explicitement des noms. Ceci dit, en ce qui concerne les hommes politiques, puissants au sens de l’influence qu’ils exercent (souvent ce sens s’arrête là), leur pouvoir de séduction viendrait plutôt de leur notoriété et de leur maîtrise de l’ascenseur social.
[6] Ah ! Ah ! Ah ! Elle est bien bonne celle-là ! Maeva, sois donc lucide ! Nunui ne veut pas interférer dans tes fantasmes.
[7] Non, non, non, trois fois non ! Les lecteurs ne sont pas indifférents à ta vie amoureuse, Maeva ! Ils me l’ont confié : ils aimeraient que tu parles moins souvent de Nunui. Laisse-leur encore un peu d’espoir…
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