Selon une légende, lors de la bataille de Fontenoy (1) , le 11 mai 1745, les chefs des
armées respectives (française et anglaise) auraient fait assaut de « politesses » avant
les assauts guerriers. Avec force courbettes et chapeau bas, chacun aurait enjoint
aux soldats de l’autre camp de « tirer les premiers ».
La formule a fait la joie des chroniqueurs français pendant le Brexit : « Messieurs les
Anglais, tirez-vous les premiers » par exemple.
(1) Rien à voir avec une certaine Maud qui navigue parfois dans nos eaux. Ladite Mud, d’après Maeva, aurait obtenu un poste de journaliste au journal égyptien Al-Ahram…
À m
on tour de dire : « Messieurs les Anglais, chapeau bas, en deux mois vous avez
prouvé que vous luttiez avec succès contre toutes les discriminations ». Et côté
français (et même polynésien) on pourrait en tirer des leçons. Voyez donc !
Il y a trois mois encore, les Anglais étaient gouvernés par Bojo, un hâbleur,
menteur, versatile au possible (la masculinité faite blond, blond désordonné de
surcroît (2) et véritable revanche des blondes), organisant des bringues quand le pays
était confiné (l’exemple a été suivi dans certains restos de la place) et menant le pays
« out », mais vraiment « out ». Y a-t-il des pays qui ne discriminent pas ce genre
d’individu ? Il fallait être Anglais (ils sont plutôt gauches et pas seulement sur les
routes) et avoir un humour so british, pour accepter ce Bojo.
(2) Maeva fait sans doute allusion à un de ces textes intitulé « en épis du bon sens ». Vous l’avez lu
sur son blog !
Et puis il y a eu Liz Truss (qui passa comme un ouragan, mais pas sur le Rocher de
Monaco). Une femme Premier (ou Première) ministre : rien d’original après tout.
Nous en avons une aussi à Paris et du même prénom, car Liz n’est qu’un surnom
qu’on lui avait attribué pour lui faire une fleur (de Lys bien sûr, mais comme il ne
faut pas se tromper de royauté, on écrivit Liz). Alors en quoi les Anglais ont-ils fait
sauter une nouvelle discrimination ? Il faut se référer à Françoise Giroud qui
affirmait : « la femme sera l’égale de l’homme quand une femme notoirement
incompétente sera portée à un poste de responsabilité ». Alors à Londres, on y était
arrivé ! Une femme dont chacun savait qu’elle ne serait pas à sa place fut désignée
pour occuper le 10 Downing Street. Ainsi, la femme politique anglaise était l’égale
de l’homme politique anglais. Ses compatriotes avaient promu le pire Premier
ministre de leur Histoire tout en connaissant tous ses défauts. Après lui, ils ont dit
d’abord « vient Liz » puis « va, Liz, on ne te hait point, mais pas trop n’en faut ».
Et maintenant, place à Rishi Sunak ! Éric Zemmour lui demandera-t-il de changer
de prénom ? de se faire une décoloration à la Michael Jackson ? et de se convertir à
l’anglicanisme ? À quand, à Paris, un homme de couleur, hindouiste (ou autre
religion non chrétienne) entrera-t-il à l’Élysée ? En plus, il est richissime. Ce serait
comme si le PDG de Total devait président de la République !
Avec Rishi, plus de discrimination envers les immigrés de troisième génération,
ethniquement distinct de ses compatriotes, plus de discrimination envers ceux pour
qui il y aurait une force supérieure à Jéhovah, plus de discrimination envers les
milliardaires.
Messieurs les Anglais (et même les petites anglaises) vous avez en trois mois fait
plus contre les discriminations que tous les pays de la terre. Comment fut-ce
possible ? Un des fondateurs de la science politique avait expliqué à ses étudiants
que « L’Angleterre était une île entourée d’eau (3) ». Peut-on faire mieux en matière de
science politique que de constater ainsi l’originalité d’un pays en avance sur tous les
autres ?
(3) Sur les conseils de Maeva, j’ai consulté un politologue qui m’a expliqué que la réflexion venait
d’André Siegfried (1875-1959). Merci à lui.
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